Eugène Carrière. 1849-1906. Femme accoudée. Woman Leaning on a table. 1893. (Collection Chtchoukine. Saint Pétersbourg. Ermitage. Exposition temporaire Fondation Louis Vuitton. Paris. )
LA FEMME DANS L’ART MODERNE
L’art en général, et la peinture en particulier, témoignent de l’importance accordée à la femme dans la civilisation européenne.
Mais l’image de la femme a évolué selon le contexte idéologique, les croyances en vigueur à telle ou telle époque de l’histoire européenne.
En faisant commencer l’histoire européenne vers 500 c’est à dire avec le christianisme, le sujet de la femme dans la peinture de l’Europe sera évoqué au travers de cinq dossiers :
1° La femme dans la peinture de l’Europe catholique. De 500 à 1500 environ.
2° La femme dans la peinture de l’Europe Catholique et Humaniste. De 1500 à 1800 environ
3° La femme dans la peinture des Pays Bas protestants au 17è siècle
4° La femme dans peinture de l’Europe idéologiquement plurielle du 19è siècle 1800-1950 environ
L’Art Moderne
5° La femme dans l’Art Contemporain Officiel 1950…
De 1800 à 1950 c’est, en dates larges, la période de l’Art Moderne. Sa caractéristique essentielle est le pluralisme idéologique. Une fois achevées les guerres de la Révolution et de l’Empire français en 1815 l’Europe entre dans une période de son histoire pendant laquelle elle n’est gouvernée par aucune idéologie évidemment majoritaire.
Il faut exclure la Russie qui depuis 1917 est sous la coupe exclusive et totalitaire du Communisme, et l’Allemagne des années 1930 et suivantes qui est de même gouvernée par le National-Socialisme. Dans ces deux régimes, sauf un art de transition et quelques exceptions individuelles, l’art disparaît avec les libertés.
En dehors de ces pays, dans l’Europe du 19è et du début du 20è coexistent, malgré de très graves tensions, plusieurs représentations du monde différentes, et même opposées, conflictuelles :
Catholicisme, orthodoxie, protestantismes, judaïsme, "Lumières" de toutes tendances, jacobines ou pragmatiques, socialismes modérés ou extrémistes, nationalismes raisonnables ou ultra, aucune de ces idéologies, sacrées ou profanes, ne domine absolument la pensée et la politique européenne, et ne monopolise son territoire de l’Atlantique à l’Oural.
Certes, cette Europe est loin d’être idéale. L’Europe connait des affrontements très graves, des guerres absurdes. Précisément parce qu’aucune idéologie, sacrée ou profane, n’est absolument dominante, ne peut régenter totalement les sociétés européennes alors qu’elles aspirent toutes à l’exclusivité de la domination sur les esprits des peuples.
Mais la diversité idéologique, source de tensions et même de guerres, est aussi source de libertés, de diversités dans la société et dans l’art.
Il n’est pas possible de citer toutes les écoles de peintures, du romantisme à l’art abstrait. Cette multiplication d’écoles à la recherche de nouveaux moyens d’expression est éminemment créatrice. Juste pour mémoire, sans aucune exhaustivité et même dans le désordre:
Romantisme, néo-classicisme, préraphaélites, académisme, réalisme, idéalisme, symbolisme, préimpressionnisme, impressionnisme, nabis, fauvisme, cubisme, constructivisme, orientalisme, expressionnisme, sécessionnisme, surréalisme, art abstrait, dada, néo-plasticisme……
Ce n’est pas seulement une floraison de noms nouveaux, des appellations inventés pour cacher le vide de l’art. C’est une explosion de formes, réellement nouvelles, de thèmes nouveaux, de sensibilités et de significations nouvelles, de beautés neuves.
L’Art Abstrait est une de ces recherches très positives qui renouvellent le paysage de la peinture européenne. Mais précisément parce qu’il est non-figuratif, et sauf à ses débuts, cette tendance artistique ne concerne pas, ou peu, l’image de la femme. Ou pour être plus exact aboutit rapidement à sa disparition. La femme abstraite ? Ce n’est pas une femme, tout simplement. Comme un paysage abstrait n’est plus un paysage.
Pas de monolithisme de la pensée européenne, à cette époque qui va de 1815 à 1940 en dates grosses.
Conséquence : Pas de monolithisme de l’Art européen pendant la même période, et notamment de la peinture.
C’est bien ce que constate Aude de Kerros dans son livre " L’imposture de l’art contemporain" : "la création à Paris se définit comme autonome. Les artistes peuvent être reconnus et légitimés en dehors de la reconnaissance de ses principaux commanditaires, l’État et l’Église, et des critères de l’Académie".
Il faut seulement préciser que la cause de cette situation est la diversité des idéologies en présence, et que cette liberté n’est pas seulement parisienne, même si Paris est effectivement le grand centre inspirateur de l’Art Moderne, cette liberté et cette diversité sont européennes, hors les deux régimes cités précédemment.
L’image de la femme est en conséquence pendant toute cette période de l’Art Moderne d’une diversité extrême aussi bien thématiquement que stylistiquement. Il est totalement impossible d’être exhaustif et un peu plus de 90 tableaux ont paru nécessaires pour rester représentatif de la diversité des thèmes et des styles. Les tableaux ne sont pas présentés dans un ordre chronologique car sur cette courte période la chronologie n’est pas vraiment significative. Le désordre dans la présentation est au contraire une bonne illustration de la diversité intéressante des styles et des thèmes de la peinture européenne pendant cette période. Les seules tendances globales nettement repérables vont vers une représentation de la femme quotidienne, largement désacralisée et moins symbolique.
Une autre tendance repérable est que "la femme massacrée", la femme laide et absurde, de l’art contemporain officiel ne commence à apparaître discrètement que vers la fin de l’Art Moderne, après les années 1920.
Picasso, artiste exemplaire de l’Art Moderne car il a pratiqué presque tous les styles, et s’il ne l’a pas fait, il est certain qu’ il aurait pu le faire, et peindre comme Alexandre Cabanel ou William Bouguereau, annonce la "femme massacrée".
La fin de l’Art Moderne, à partir des années 1910-1920 annonce donc à la fois la laideur et la disparition de la femme qui est caractéristique de l’Art Contemporain Officiel qui s’installe en Occident à partir des années 1950 et suivantes.
A/ Les Thèmes.
— L’iconographie religieuse est à l’évidence en recul mais elle ne disparaît pas totalement. L’Église n’est plus un commanditaire important de l’art européen et l’art religieux est presque uniquement affaire de conviction personnelle de l’artiste. Les artistes suivent leur public payant, ils s’orientent donc très majoritairement vers des sujets essentiellement profanes commandés par les marchands de tableaux. Car le règne des marchands commence. Il a pas seulement des aspects négatifs. Ce sont les marchands qui feront que les artistes impressionnistes et post impressionnistes ne feront pas une longue traversée du désert.
La conséquence est que l’Église ne pouvant plus financer un art religieux de haut niveau, elle doit se tourner pour les représentations populaires, car le peuple est encore très pratiquant, vers un artisanat répétitif de médiocre qualité. C’est ce qui a été appelé en France "l’Art de Lourdes". Contrairement aux siècles précédents, les églises, surtout en France, se remplissent d’une production, en peinture et sculpture, d’une très médiocre qualité, au point de n’être plus artistique du tout. Dans les autres pays d’Europe l’art ancien a moins déserté les églises. En France la République a vidé les églises et rempli ses musées.
Mais dans toute l’Europe, c’est la fin de l’art Catholique, qui a duré cinq siècles, si on fixe le point de départ seulement à la peinture de chevalet, vers environ 1300. Mais il faut y ajouter les fresques, les vitraux et les livres illustrés antérieurs qui permettent de remonter encore quatre siècles en arrière au moins. Neuf siècles d’art c’est un beau score pour un Obscurantisme dont, selon l’histoire officielle, l’humanité n’aurait commencé à sortir qu’à "la Renaissance". C’est cette réussite, ce fait réel qui agace beaucoup d’idéologues contemporains de toutes tendances, mais dont l’exclusivisme et le fanatisme sont tout à fait identiques à ceux dont ont pu faire preuve le catholicisme et plus généralement les religions monothéistes pendant les siècles précédents.
— L’iconographie humaniste inspirée par l’antiquité grecque et romaine est aussi en régression.
Les déesses et les nymphes de l’Antiquité sont beaucoup moins nombreuses. Il n’est plus nécessaire de passer par l’intermédiaire de la Mythologie, ou de l’Ancien Testament, pour justifier la représentation de la femme nue. C’était déjà une tendance évidente au temps de la peinture baroque-rococo de Jean Honoré Fragonard ou de François Boucher. La femme n’est plus déesse ou nymphe, seulement mortelle ordinaire, même pas maîtresse des Dieux, seulement femme quotidienne. Certaines écoles perpétuent cependant le genre historique et mythologique souvent en élargissant les représentations légendaires aux mythes nordiques ou régionaux et à l’histoire européenne plus récente.
Les liens avec la civilisation gréco-romaine commencent à se distendre très clairement. Les racines de la civilisation européenne commencent à se perdre. Le passé se dévalorise au profit du présent et d’un avenir hypothétique mais représenté comme nécessairement meilleur au nom d’une adoration nouvelle: celle du Progrès. Une adoration nouvelle qui n’a ses sources ni dans le catholicisme, ni dans l’humanisme.
Le 19è siècle, en Europe, c’est la fin de l’Art Catholique mais c’est aussi la fin de l’Art Humaniste.
L’Humanisme peut se concevoir autrement qu’à la manière grecque ou romaine. Il peut exister un humanisme hindouiste, bouddhiste, confucianiste, shintoïste, musulman, agnostique, athée etc… Mais c’est un fait que l’Humanisme tel qu’il s’est dégagé en Europe à la fin du 15è siècle et au début du 16è siècle, inspiré par la philosophie de l’antiquité grecque et romaine, commence à perdre beaucoup de son influence dans l’Europe du 19è siècle.
L’Art Catholique et l’Art Humaniste auront ainsi vécu ensemble dans une grande partie de l’ Europe une expérience commune de trois siècles de 1500 à 1800. Un mariage exemplaire malgré les tensions occasionnelles. Un mariage sans trop de rigidités morales et de fausses pudeurs. Ce qui devrait être mieux observé, souligné et compris en tant que fait réel.
— Conséquence de ces évolutions, dans la peinture européenne: C’est la femme profane, la femme contemporaine des peintres, qui domine très largement les représentations artistiques. Une femme nue ou habillée, de toutes les classes sociales. Il n’existe pas vraiment de dominantes remarquables en dehors du caractère non religieux et contemporain. Les pays germaniques et scandinaves, ces derniers font leur entrée sur la scène artistique, semblent bien privilégier toutefois une peinture réaliste, attentive aux mœurs de la société quotidienne. Mais malgré cette évolution certaine de la peinture européenne vers la représentation de la femme quotidienne et profane, les écoles symbolistes et surréalistes restent très actives et perpétuent une image de la femme symbole du rêve et de l’étrange.
-B/ Les Styles.
La période de l’Art Moderne est extrêmement diverse quant aux styles. C’est certainement sa grande caractéristique : La recherche de procédés originaux pour exprimer le Beau et proposer une représentation du monde environnant qui soit nouvelle, mais en restant intelligible et conforme au principe premier de l’Esthétique : créer chez l’homme la sensation du Beau.
— La femme peut être représentée de manière classique: en trois dimensions et dans une figuration parfaitement conforme à la vision naturelle des hommes. Conformément à l’image de la femme dans la peinture européenne depuis le 16è siècle. C’est la "peinture pleine", imitative de la Nature. Une peinture en trois dimensions donnant l’illusion du réel sur une surface plane. La femme doit être bien dessinée, bien peinte, bien finie, sans à peu près. L’esquisse n’est pas une peinture achevée. C’est la femme de Jean Auguste Dominique Ingres dont un des principes essentiel de son enseignement était que le dessin exact était une condition nécessaire de la probité de l’art. Autrement dit l’honnêteté artistique exige de savoir bien dessiner, et ensuite bien peindre, c’est à dire d’une touche du pinceau lisse, invisible qui ne brouille pas le dessin. En France ce style de peinture est, pour cette période, dit académique et est appelé par ses adversaires, de manière péjorative, "l’art pompier". Ce style est très pratiqué au 19è siècle partout en Europe et notamment dans les pays germaniques et scandinaves. Il s’exporte très bien aux Etats Unis.
Mais toutes les techniques inventées par l’Art Moderne pour diversifier l’esthétique, pour susciter des formes nouvelles du Beau, sont aussi appliquées à la femme. Cet art nouveau, en recherche, part beaucoup de Paris, même si les artistes sont originaires de toutes les nations européennes et si toutes les techniques nouvelles sont ensuite appliquées dans toute l’Europe.
— La femme de l’Art Moderne sera donc "tachiste", impressionniste, pointilliste. Elle sera de plus en plus, seulement esquissée. Car l’esquisse, qui a été pendant des siècles, seulement un acte préparatoire au tableau achevé, s’installe à partir des années 1830 comme un des grands procédés, définitif, de l’esthétique moderne. La peinture fine, au dessin rigoureux et à la touche du pinceau invisible régresse considérablement.
Avec les post-impressionnistes de tous les pays l’image de la femme est conditionnée par d’autres techniques qui s’ajoutent au tachisme et à l’esquisse.
— La femme quitte la troisième dimension pour revenir à "la figuration plate", sans épaisseur, sans volumes, dans un environnement à la perspective réduite ou absente. Une femme byzantine ou romane en quelque sorte. La femme aussi du début du gothique. La caractérisation psychologique de cette femme est aussi réduite. C’est une femme simplifiée, symbolique ou caricaturale.
— A l’inverse des procédés impressionnistes qui cultivent l’art du flou, la femme peut être "cloisonnée", sa silhouette, plus ou moins plate, est fermement dessinée, limitée strictement par le trait du pinceau. Elle se détache nettement de son environnement. C’est le contraire de "la maniera moderna" et du sfumato qui au début du 16è siècle étaient parvenus à fondre totalement la femme dans son environnement. Là encore c’est une esthétique empruntée aux arts européens plus anciens de l’époque romane et du gothique débutant.
— La femme se diversifie totalement quant aux couleurs. Le réalisme des tons chairs ne domine plus nécessairement l’image de la femme. Le Fauvisme, l’Expressionnisme allemand la représentent non seulement rouge, mais de toutes les couleurs de l’arc en ciel. Des couleurs primaires. Le procédé n’est plus symbolique comme au temps de la peinture catholique, il est simplement arbitraire, laissé à la fantaisie de l’artiste. Il est inutile de chercher une signification quelconque à ce colorisme violent et artificiel.
— La femme se disloque aussi en de multiples dimensions. Les artistes prétendent la représenter sous différents angles en même temps. Avec des yeux au coin des lèvres ou dans les cheveux, et un nez au milieu des fesses. Elle emprunte certaines de ses formes à des objets divers, tuyaux, colonnes, bonbonnes, bouteilles, vases, planches, feuilles de papier imprimé, guitares, rochers, arbres etc…. La femme s’arrondit, se massifie, s’aplatit ou prend des angles, le corp féminin de déforme selon l’arbitraire du "créateur". Bref ce n’est souvent plus une figure de femme, elle n’appartient plus à la peinture figurative, elle devient une abstraction de femme ou une absence de femme.
A la fin de la période, le laid et l’absurde, caractéristiques de l’art contemporain officiel, commencent à poindre, mais sans être encore systématiques. Ce n’est qu’un début. Le laid et l’absurde ne sont pas encore une doctrine, mais seulement une conséquence de la recherche systématique de modes nouveaux d’expression du Beau. L’esthétique est toujours un but de la peinture, mais l’obsession d’être original et le rejet monomaniaque de la répétition des recettes du passé, conduisent l’artiste à sortir de plus en plus souvent du Beau et du Sens. La peinture européenne progresse, puisque le Progrès s’annonce déjà comme une des principales religions du temps, de manière évidente et douce, par étape, vers "la femme massacrée" de l’Art Contemporain Officiel.
THE WOMAN IN THE MODERN ART
Art in general, and painting in particular, bear witness to the importance accorded to women in European civilization.
But the image of women has evolved according to the ideological context, the beliefs in force at this or that time in European history.
By starting the European art history around 500, ie with Christianity, the subject of women in the painting of Europe will be evoked through five dossiers :
1 ° The woman in the painting of Catholic Europe. From 500 to 1500 approximately. However easel painting began only around 1300. Previously painting is manifested through the frescoes, mosaics, stained glass and in books: the illuminations.
2 ° The woman in the painting of Catholic and Humanist Europe. From 1500 to 1800 approximately
3 ° The woman in the painting of the Protestant Netherlands in the 17th century
4 ° The woman in the painting of the ideologically plural Europe of the 19th century. 1800-1950 approximately. The Modern Art.
5 ° The woman in the Official Contemporary Art. 1950 …
From 1800 to 1950 it is, according to broad dates, the period of the Modern Art. Its essential characteristic is ideological pluralism. Once the wars of the French Revolution and the French Empire were completed in 1815, Europe entered a period of its history during which it was not governed by any obviously majority ideology.
Of course Russia must be excluded since 1917 under the exclusive and totalitarian rule of Communism, and Germany in the 1930s and following, which is likewise governed by National Socialism. In these two regimes, except a transition art and some individual exceptions, art disappears with liberties.
Outside these countries, in this Europe of the 19th and early 20th, coexist, despite very severe tensions, several different representations of the world, and even contrary, conflictual:
Catholicism, Orthodoxy, Protestantism, Judaism, "The Lights" of all tendencies, Jacobean or pragmatic, moderate socialism or extremist, reasonable or ultra nationalism, none of these ideologies, sacred or profane, absolutely dominates the thinking and the European policy, and monopolizes its territory, from the Atlantic to the Urals.
Certainly, this Europe is far from ideal. Europe knows very serious confrontations, absurd wars. Precisely because no ideology, sacred or profane, is absolutely dominant, can not completely govern European societies while they all aspire to the exclusivity of domination over the minds of peoples. Ideological diversity, a source of tension and even from wars, is also a source of freedom, of diversity.
It is not possible to cite all schools of paintings, from romanticism to abstract art. This multiplication of schools looking for new means of expression is eminently creative. Just for memory, without completeness, and even in the disorder: Romanticism, neoclassicism, pre-raphaelites, academicism, realism, idealism, symbolism, pre impressionism, impressionism, nabis, fauvism, cubism, constructivism, orientalism, expressionism, secessionism, surrealism, abstract art, dada, neo-plasticism ……
This is not only a flowering of new names, names invented to hide the emptiness of art. It is an explosion of formes, really news, new themes, sensitivities and new meanings, of new beauties.
Abstract Art is one of those very positive research which renew the landscape of European painting.
But precisely because it is non-figurative, and except in its early days, this artistic trend does not concern, or little, the image of the woman. Or, to be more exact, quickly leads to its disappearance.The abstract woman? She’s not a woman, that’s all. As an abstract landscape is no longer a landscape.
No monolithic quality of European thinking at that time that goes from 1815 to 1940 in large dates.
Consequence: No monolithism of the European Art, particularly in painting.
This is what Aude de Kerros notes in his book "The imposture of contemporary art": "the creation in Paris is defined as autonomous.The artists can be recognized and legitimized outside the recognition of main sponsors , the State and the Church, and the criteria of the Academy ".
We must only specify that the cause of this situation is the diversity of ideologies present, and that this freedom is not only Parisian, even if Paris is indeed the great center of inspiration for Modern Art, this freedom and diversity are European.
The image of the woman is therefore throughout this period of the Modern Art of extreme diversity both thematically and stylistically. It is totally impossible to be exhaustive and a little over 90 tables seemed necessary to remain representative of the diversity of themes and styles. The tables are not presented in chronological order because over this short period the chronology is not really significant. The disorder in the presentation is on the contrary a good illustration of the interesting diversity of styles and themes of European painting during this period. The only clearly identifiable global trends are towards a representation of the everyday woman, largely profane, and less symbolic.
Another noticeable tendency is that the "massacred woman", the ugly and absurd woman, of the official contemporary art does not begin to appear discretly until the end of the Modern Art, after the 1920s.
Picasso, exemplary artist of Modern Art because he practiced almost all styles, and if he did not, it is certain that he could have done, and paint like Alexandre Cabanel or William Bouguereau, announces the "massacred woman". The end of Modern Art, as from the years 1910-1920, thus announces both the ugliness and the disappearance of woman, which is characteristics of the official Contemporary Art that settled in the West from the 1950s onwards.
A / The Themes.
— The religious iconography is obviously in decline but it does not disappear completely. The Church is no longer an important sponsor of European art and religious art is almost exclusively a matter of personal conviction of the artist. The artists follow their paying audience, so they are very predominantly focused on essentially profane topics commissioned by the art dealers. Because the reign of the merchants begins. He has not only negative aspects. It is the merchants who will make the impressionist and post-impressionist artists do not make a long crossing of the desert.
The consequence is that the Church can no longer finance a high-level religious art, it must turn himself, for the popular images, because the peoples are still very practicing, towards a repetitive craftsmanship of mediocre quality. This is what has been called in France "the Art of Lourdes". Unlike previous centuries, churches, especially in France, are filled with a production, in painting and sculpture, of a very poor quality, to the point of being no longer artistic at all. In other European countries ancient art has deserted the churches less. In France the Republic emptied the churches and filled its museums.
But all over Europe, it’s the end of Catholic art, which lasted five centuries, if we set the starting point only to easel painting, around 1300. But we must add the frescoes, stained glass and earlier illustrated books, which make it possible to go back at least four centuries backward. Nine Centuries of art It is a beautiful performance for a obscurantism of which, according to the official history, mankind would have started to go out only to "the Renaissance." It is this success, this real fact, which annoys many contemporary ideologues of all tendencies, but whose exclusivism and fanaticism are quite identical to those of the Catholicism and, more generally, monotheistic religions during previous centuries.
— The Humanist iconography inspired by Greek and Roman antiquity is also in decline.
The goddesses and nymphs of antiquity are much less numerous. It is no longer necessary to go through Mythology or the Old Testament to justify the representation of the naked woman. It was already an obvious trend in Baroque-Rococo painting by Jean Honoré Fragonard or François Boucher. The woman is no longer a goddess or nymph, only ordinary mortal, not even mistress of the gods, only a daily woman.
Some schools, however, perpetuate the historical and mythological genre often by extending legendary representations to northern or regional myths and to more recent European history.
The links with the Greco-Roman civilization begin to distend themselves very clearly. The roots of European civilization are beginning to be lost. The past is devalued in favor of the present and a hypothetical future, but represented as necessarily better in the name of a new adoration: that of Progress. A new adoration that has its sources neither in Catholicism nor in Humanism.
The 19th century, in Europe, is the end of Catholic Art but it is also the end of Humanist Art.
Humanism can be conceived differently than in the Greek or Roman way. There may be a Hindu, Buddhist, Confucian, Shintoist, Muslim, Agnostic, Atheist etc humanism. But it is a fact that Humanism as it emerged in Europe at the end of the 15th century and the beginning of the 16th century, inspired by the philosophy of Greek and Roman antiquity, begins to lose much of its influence in 19th century Europe.
Catholic Art and Humanist Art have thus lived together in a large part of Europe a common experience of three centuries from 1500 to 1800. An exemplary marriage despite occasional tensions. A marriage without too much moral rigidity and false decency. Which should be better observed, underlined and understood as a real fact
— Consequence of these evolutions, in the European painting: It is the profane woman, the contemporary woman of the painters, which largely dominates the artistic representations. A naked or dressed woman, of all social classes. There are not really outstanding dominants apart from the non-religious and contemporary character. The Germanic and Scandinavian countries, the latter making their entry on the artistic scene, seem to favor a realistic painting, attentive to the mores of everyday society. But despite this definite evolution of European painting towards the representation of the everyday and profane woman, the symbolist and surrealist schools remain very active and perpetuate an image of the woman symbol of the dream and the strange.
-B / The Styles.
The period of Modern Art is extremely diverse in terms of styles. It is certainly its great characteristic: The search for original processes to express the Beauty, and to propose a representation of the surrounding world which is new, but remaining intelligible and in conformity with the first principle of the Aesthetics: to create in the man the sensation of the beauty.
— The woman can be represented in a classical way: in three dimensions and in a figuration perfectly in line with the natural vision of men. In keeping with the image of women in European painting since the 16th century. It is the "full painting", imitative of Nature. A three-dimensional painting giving the illusion of reality on a flat surface. The woman must be well drawn, well painted, well finished, without "pretty much". The sketch is not a finished painting. It’s the woman according to Jean Auguste Dominique Ingres, one of the essential principles of his teaching was that the exact drawing was a necessary condition of the probity of art. In other words, artistic honesty requires knowing how to draw well, and then painting well, that is to say with a touch of the smooth, invisible brush that does not interfere with the drawing. In France this style of painting is, for this period, said academic and is called by his opponents, pejoratively, "firefighter art". This style is widely practiced in the 19th century throughout Europe and especially in the Germanic and Scandinavian countries. It is exported very well in the United States.
But all the techniques invented by Modern Art to diversify aesthetics, to arouse new forms of beauty, are also applied to women. This new art, in research, is inventing himself a lot in Paris, even if the artists come from all the European nations and if all the new techniques are then applied throughout Europe
— The woman of the Modern Art will be "tachiste" (the "stain woman"), impressionist, pointillist. She will be more and more, only sketched. Because the sketch, which was for centuries, only a preparatory act to the finished painting, settles from the 1830s as one of the great, definitive processes of modern aesthetics. The fine painting, the rigorous drawing and the touch of the invisible brush regress considerably.
With the post-impressionists of all countries the image of the woman is conditioned by other techniques that are added to the impressionnisme and to the sketch.
-The woman leaves the third dimension to return to "flat figuration", without thickness, without volumes, in an environment with a reduced or absent perspective. A Byzantine or Romanesque woman somehow. The woman also of the beginning of the Gothic. The psychological characterization of this woman is also reduced. She is a simplified woman, symbolic or caricatural.
— Unlike impressionist processes that cultivate the art of blur, the woman can be "cloisonné", its silhouette, more or less flat, is firmly drawn, strictly limited by the stroke of the brush. She stands out clearly from its environment. This is the opposite of "the maniera moderna" and sfumato that at the beginning of the 16th century had completely melted the woman into her environment. Again this is an aesthetic borrowed from older European arts of the Romanesque and early Gothic.
— The woman is completely diversified as for the colors The realism of the flesh tones no longer necessarily dominates the image of the woman. Fauvism and German Expressionism represent the woman, not only in red, but in all the colors of the rainbow. Primary colors. The process is no longer symbolic, as in the time of Catholic painting, it is simply arbitrary, left to the imagination of the artist. It is useless to seek any meaning whatever at this violent and artificial colorism.
— The woman breaks up also in multiple dimensions. The artists claim to represent it from different angles at the same time. With eyes at the corner of the lips or in the hair, and a nose in the middle of the buttocks. She borrows some of its forms from various objects, pipes, columns, carboys, bottles, vases, boards, sheets of printed paper, guitars, rocks, trees, etc. The woman rounds himself , becomes massive, flattens out or takes angles, the female corp deforms according to the arbitrariness of the "creator". In short, it is often no longer a woman’s figure, she no longer belongs to figurative painting, she becomes an abstraction of woman or an absence of a woman.
At the end of the period, the ugly and the absurd, characteristic of the official contemporary art, begin to emerge, but not yet systematic. This is just the beginning. The ugly and the absurd are not yet a doctrine, but only a consequence of the systematic search for new modes of expression of the beautiful. Aesthetics is always a goal of painting, but the obsession to be original and the monomaniast rejection of the repetition of recipes of the past, lead the artist to go come out more and more often of the beautiful and the meaning. European painting is progressing, since the Progress is already announcing itself as one of the main religions of the time, in an evident and gentle way, step by step, towards the "massacred woman" of the Official Contemporary Art.
, Peintres , Peintures , Painting , Musée , Museum , Museo , Collection Chtchoukine , Ermitage. , Pouchkine , Fondation Vuitton , Eugène Carrière #IMG8182 #Eugène #Carrière #Femme #accoudée #Woman #Leaning #table #Collection #Chtchoukine #Saint #Pétersbourg #Ermitage #Exposition #temporaire #Fondation #Louis #Vuitton #Paris