IMG_2092B Pierre Bonnard 1867-1947 Paris The Seine at Vernon  1920 Madrid  Musée Thyssen Bornemisza

IMG_2092B Pierre Bonnard 1867-1947 Paris The Seine at Vernon 1920 Madrid Musée Thyssen Bornemisza

Pierre Bonnard 1867-1947 Paris
The Seine at Vernon 1920
Madrid Musée Thyssen Bornemisza

ART PARTAGE ET ARTS RÉSERVÉS

"L’art gothique n’était pas seulement international, il était aussi intersocial"
JEAN BIALOSTOCKI L’art du XVè siècle des Parler à Dürer

"Une œuvre est reconnue comme œuvre d’art parce qu’elle a subi victorieusement l’épreuve de la critique, de l’opinion publique commune et du temps."
Mikel DUFRENNE (1910-1995 Universalis. article Œuvre d’art)

"Regardez notre art, nous avons l’esthétique de notre éthique : un cri dans le désert."
Jean DUCHE. Le Bouclier d’Athéna

L’art gothique ( en dates approximatives 1200-1450) était en effet un art partagé par toute les composantes de la société européenne.
Un art partagé parce que toutes les classes sociales y participaient. Ses mécènes et ses commanditaires n’étaient pas seulement les princes ou l’aristocratie, mais aussi les villes et la bourgeoisie. Ses exécutants étaient des artisans, issus du peuple. De plus les destinataires de cet art étaient en architecture, en peinture, sculpture, les peuples, y compris la classe paysanne la plus illettrée.
Cet art était en effet partagé intentionnellement. Certes il était décidé, comme toujours, au plus niveau de la hiérarchie sociale, mais il était conçu pour concerner toute les classes de la société du haut en bas de la pyramide et il avait même l’obligation de s’adresser aux classes les moins lettrées.
Une situation et une intention qui ne sont d’ailleurs pas absolument nouvelles aux temps dits gothiques mais qui remontent à l’art roman.

Cette situation d’un art univoque, unique, partagé par l’ensemble de la société commence à changer au 16è siècle à l’époque que l’historiographie appelle la "Renaissance". Apparaît alors en Europe de l’Ouest un art à deux vitesses. L’art partagé, univoque continue d’exister pleinement : c’est l’art catholique, l’art inspiré par l’Église. Mais un art séparé s’installe aux niveaux de l’aristocratie et de la haute bourgeoisie. La différence n’est pas technique, les procédés sont identiques, la peinture est essentiellement imitative du réel sensible, mais les thèmes sont différents. Les thèmes ne sont plus seulement religieux, ils sont inspirés par l’histoire et la mythologie gréco-romaine. C’est l’art humaniste.
Ce voisinage paisible entre l’art catholique et l’art humaniste va durer plusieurs siècles jusqu’au milieu du 19è siècle dans toute l’Europe de l’ouest.

A la suite de la Réforme apparaît à la fin du 17è siècle aux Pays Bas un art différent par ses thèmes essentiellement profanes. Les Pays Bas, c’est l’apparition dans la société européenne, et l’installation précoce, sur les bouches du Rhin, de l’art sans dieu. La formule est un peu lapidaire, les crucifixions sont en effet encore très présentes, mais il est très clair que dans la peinture du siècle d’Or néerlandais Dieu se fait très discret. Il se réfugie au Ciel, et ses apparitions dans l’art quotidien se font rares. Cette situation constitue un changement profond par rapport aux représentations artistique de l’Europe catholique et dans les mentalités.
D’autre part cet art est déjà moins partagé, moins intersocial que l’art gothique ou roman, car il s’adresse essentiellement aux classes aristocratiques et surtout aux classes moyennes. Contrairement à l’art catholique, la paysannerie pauvre, qui est pourtant un des thèmes importants de cet art, n’en est pas du tout la destinataire. Les tableaux socialement les plus réalistes, peints par les peintres néerlandais, comme Brouwer ou Ostade, ne sont pas destinés au peuple des chaumières, comme l’étaient les peintures et les sculptures des églises romanes et gothiques. Ou comme le sont toujours à la même époque les peintures et les sculptures des églises baroques qui essaiment dans toute l’Europe restée catholique. L’art Baroque est un art dont le but proclamé, idéologique, politique, est le partage avec les populations sociales les plus modestes dans le cadre des églises, chaque dimanche matin. L’Eglise Catholique c’était la Metro-Goldwyn-Mayer Inc. ( M.G.M.) de l’époque. L’art Baroque, en architecture, sculpture, peinture, est toujours un art spectacle destiné au plus grand nombre, comme l’étaient l’art roman et l’art gothique. Ce n’est déjà plus le cas de l’art des Pays Bas au siècle d’Or. Cette peinture marque l’apparition d’un art réservé. Un art réservé aux classes moyennes et hautes. En définitive, d’art partagé par la société toute entière, dans les Pays Bas protestants, il ne reste plus, en peinture et en sculpture, que les Christ en croix.

Au 19è siècle, à partir des années 1830, la paix revenue après les aventures révolutionnaires et impériales françaises, la situation se diversifie et se brouille. La période 1815-1940 est dans l’histoire européenne un temps de transitions entre passé et avenir, de libertés mais aussi d’affrontements idéologiques sévères.
La peinture classique dite académique représente l’art inspiré par les autorités artistiques à destination de la population aristocratique et de la haute bourgeoisie cultivée. Les évolutions romantiques ou symbolistes se font à l’intérieur de ce même cercle. Par contre la rupture impressionniste n’apparaît pas seulement comme une contestation du style académique, une remise en question du "bien dessiné", mais aussi par ses thèmes principalement paysagistes, sans aucune références culturelles historiques ou mythologiques, comme une contestation de fond du "Grand Art".
L’impressionnisme, ce n’est pas seulement la dilution du dessin, l’approximation dans les formes, l’esquisse et le tachisme. C’est aussi quant à ses thèmes "un art d’inculte", d’artistes uniquement occupés par le temps présent et les sensations du moment. Ses origines sont populaires. Et quand le peuple regarde couler une rivière il n’y voit pas nager des Nymphes, seulement des poissons. L’art impressionniste n’est pas de source élitiste. Il n’est pas né dans les hautes sphères idéologiques et politiques de la société européenne. L’Impressionnisme est à l’opposé de l’Art Conceptuel de l’Occident actuel. Il a beaucoup de point commun avec notre art des rues. Son public dispersé demeure quelque temps séparé et réservé, avant de toucher rapidement l’ensemble des classes hautes et moyennes de la société européenne.
La peinture post-impressionniste et notamment l’art abstrait apparaissent clairement comme des arts beaucoup moins populaires que l’impressionnisme, une peinture réservée à une frange intellectualisée de la société. Mais à cette époque, celle où Paris est le centre principal de création de l’art européen, il n’existe pas d’art officiel, d’art d’état. La création post-impressionniste est dans toute l’Europe, spontanée, libre de tout interventionnisme étatique direct.
L’art catholique est en régression non seulement quantitative mais surtout qualitative, car l’Église n’est plus un mécène d’importance, même alors qu’une partie importante de la population reste catholique. L’Église n’est plus porteuse de carrière. Il vaut mieux s’adresser aux marchands d’art. D’ailleurs les portraits des marchands d’art remplacent les portraits des évêques et des cardinaux. Dans le domaine particulier de l’art c’est un petit fait, tout simple, mais très révélateur d’un changement profond de société.

La situation à partir de la seconde moitié du 20è siècle, en Occident, change en ceci que les arts de la peinture et de la sculpture se divisent, se dispersent en secteurs distincts, séparés, voire opposés, correspondant à des clientèles sociales, idéologiques, culturelles et ethniques différentes. C’est alors qu’apparaissent et s’installent progressivement dans tout l’Occident des Arts Séparés, Réservés.
Cette évolution commence par le haut de la pyramide : c’est ainsi qu’apparaît un Art Officiel, hautement politique et idéologique, avant la seconde guerre mondiale aux USA, à New York. Cet Art Officiel s’impose après la seconde guerre mondiale dans tout l’Occident. Un Anti-Art, revendiqué comme tel, un Art Séparé, Réservé à l’élite idéologique politique et économique : les Eclairés, les Illuminés regroupés dans leurs multiples réseaux interconnectés, occultes ou discrets. Parce qu’il est "l’art" de l’élite politique, idéologique et financière cet anti-art, étatique et international, s’impose sans aucun problème, en se passant totalement de l’approbation des peuples. Ce Non-Art, précisément parce qu’ils se dresse contre l’Art, se proclame bien sûr révolutionnaire et démocratique. Mais il est tout le contraire. Il établit ses "installations", mixture provocante et vomitoire de peinture de sculpture et de tout ce que l’on voudra, dans des musées construits exclusivement pour lui, par les plus grands architectes de l’Occident. Aux frais des classes moyennes et basses. C’est l’Art Institutionnel du Grand Oeil.

A l’autre extrémité de l’échelle sociale apparaît, aussi aux Etats Unis, plus tardivement, dans les années 1960 et suivantes un art peint populaire, underground, l’art des rues. Une peinture qui se répand en Europe surtout à partir des années 2000 et suivantes. Au fur et à mesure de son extension l’Art des Rues est progressivement encadré par les pouvoirs politiques essentiellement régionaux et locaux, mais sans être du tout un art officiel, centralisé, national ou international. Il reste un art local, spontané, sincère, extrêmement divers, reflet des multiples composantes de la société occidentale. A la marge de ce phénomène de l’Art des Rues il faut faire la place aux graffitis vandales. Un Anti-Art lui aussi, qui est très semblable à celui de l’élite par ses motivations profondes, sa laideur, son absurdité, sa volonté de provocation prétendument révolutionnaire. Les affinités avec l’art de l’élite sont telles que des imitations de ces graffitis vandales apparaissent dans les grands musées étatiques comme à la Kunsthalle de Vienne, mais aussi dans beaucoup d’autres musées occidentaux. C’est le clin d’œil faussement complice et démocratique de l’élite maçonnique vers la base populaire, non initiée, inculte. Un clin d’œil qui rappelle aussi à l’élite dirigeante qu’il faut qu’elle cultive la démagogie de l’esprit révolutionnaire. Surtout alors qu’elle est elle même une élite non révolutionnaire. Double langage très ancien, appris dans la clandestinité anticatholique et anti-royaliste.
D’autre part existent des arts de la peinture, plus ou moins populaires, authentiques, c’est à dire non dirigés d’en haut, sans appartenances clairement identifiables, dans toute la sphère commerciale occidentale. Un art représenté par de multiples artistes et de très nombreuses galeries privées et dont l’influence est plutôt locale, régionale, quelque fois nationale, mais ne s’étend qu’exceptionnellement à l’international et n’a aucun caractère officiel, étatique. Cet Art Dispersé est difficilement définissable du fait de sa diversité extrême d’inspiration et de styles. Cet Art Dispersé n’est pas marginal, il multiplie les Réserves à destination des clientèles les plus diverses et opposées. Art traditionnel ou quelque fois aussi Anti-art proclamé, sa caractéristique la plus évidente semble être sa liberté d’invention et d’existence, en tout cas par opposition à l’Art Institutionnel.

Apparaît ainsi une société aux arts multiples, très différente non seulement de la société médiévale à l’art unique et univoque, mais même des sociétés européennes plus récentes, jusqu’à l’art moderne compris. Progrès certainement pas. Évolution, c’est à dire prise en compte de réalités nouvelles, positives et négatives tout à la fois. Les aspects négatifs sont patents, mais il est interdit de les souligner. Nous assistons en Occident à la naissance d’une société de castes et des arts de castes. Conséquence bien évidente du caractère pluri-ethnique et pluriculturel récent de la société européenne et occidentale. Les aspects positifs c’est une plus grande diversité d’inspirations et de techniques et des possibilités d’expressions de sensibilités multiples et opposées. L’existence d’Arts Réservés multiples, d’Arts Catégoriels, n’est pas en soi inquiétante, c’est une réponse adaptée, sans aucun doute intelligente, à une situation sociale caractérisée par l’explosion des grandes communautés à tendances univoques et solidaires au profit de sociétés éclatées et même affrontées en de petits groupes ethniquement et culturellement très distincts.
Par contre l’Art Officiel, Institutionnel, l’Art International d’Etat pose un problème qu’il ne faut pas sous estimer ou ignorer. C’est une Réserve particulière, signalée, car c’est la réserve de l’élite politique, idéologique et financière, dont elle exprime les valeurs affichées et cachées. Dans ces conditions il faut s’interroger sur les significations et les conséquences pour la société occidentale toute entière d’un anti-art laid, absurde, provocateur, bâclé, triste, déraciné, obsessionnel et totalement artificiel. Quelles valeurs inspirent les élites idéologiques et politiques de l’Occident, ordonnatrices de cet Art Institutionnel ?
C’est la question que pose inévitablement l’Art Conceptuel Officiel, l’Art Institutionnel du Grand Oeil. Et quelles conséquences ces non-valeurs du haut de la pyramide auront-elles pour la multitude de la base de la pyramide ?

SHARED ART AND RESERVED ARTS

"Gothic art was not only international, it was also intersocial."
JEAN BIALOSTOCKI The 15th century art of Talking to Dürer

"A work is recognized as a work of art because it has passed the test of criticism, common public opinion and time."
Mikel DUFRENNE (1910-1995 Universalis. article Œuvre d’art)

"Look at our art, we have the aesthetics of our ethics: a cry in the desert."
Jean DUCHE. The Shield of Athena

Gothic art ( in approximate dates 1200-1450) was indeed an art shared by all the components of European society.
An art shared because all social classes participated. Its patrons and sponsors were not only princes or the aristocracy, but also cities and the bourgeoisie. Its performers were craftsmen, from the people. Moreover, the recipients of this art were, in architecture, painting, sculpture, the peoples, including the most illiterate peasant class.
This art was indeed shared intentionally. Admittedly, as always, it was decided at the highest level of the social hierarchy, but it was designed to concern all classes of society from top to bottom of the pyramid and it even had the obligation to address the least literate classes.
A situation and an intention that are not absolutely new in the so-called Gothic times but go back to Romanesque art.
This situation of a unique and univocal art, shared by the whole of society, began to change in the 16th century at the time that historiography calls the "Renaissance". In Western Europe, a two-speed art form appeared. Shared, univocal art continues to exist fully: it is Catholic art, art inspired by the Church. But a separate art settles at the levels of the aristocracy and the upper bourgeoisie. The difference is not technical, the processes are identical, the painting is essentially imitative of the sensitive real, but the themes are different. The themes are no longer only religious, they are inspired by Greco-Roman history and mythology. It is the humanist art.
This peaceful vicinity between Catholic and humanist art lasted several centuries until the middle of the 19th century throughout Western Europe.

As a result of the Reformation, at the end of the 17th century in the Netherlands, an art form different in its essentially secular themes appeared. The Netherlands is the appearance in European society, and the early installation, on the mouths of the Rhine, of an art wothout a God. The formula is a little lapidary, crucifixions are indeed still very present, but it is very clear that in the painting of the Dutch Golden Age God is very discreet. He takes refuge in Heaven, and his appearances in everyday art are rare. This situation constitutes a profound change in the artistic representations of Catholic Europe and in mentalities.

On the other hand, this art is already less shared, less intersocial than Gothic or Romanesque art, because it is mainly addressed to the aristocratic classes and especially to the middle classes. Unlike Catholic art, the poor peasantry, which is one of the important themes of this art, is not the recipient at all. The most realistic paintings, painted by Dutch painters such as Brouwer or Ostade, are not intended for the people of thatched cottages, as were the paintings and sculptures of the Romanesque and Gothic churches. Or, at the sames time, the paintings and sculptures of the Baroque churches that spread throughout Europe which remained Catholic. Baroque art is an art whose declared purpose, ideological, political, is sharing with the most modest social populations in the context of the churches, every Sunday morning. The Catholic Church was the Metro-Goldwyn-Mayer Inc. (M.G.M.) of the time. This is no longer the case of the art of the Netherlands in the Golden Age. This art of painting marks the appearance of a reserved art. An art reserved for the middle and upper classes. In the end, in the Protestant Netherlands, only Christ on the cross, remains, in painting and sculpture, of the shared art by the entire society.

In the 19th century, from the 1830s onwards, peace returned in Europa after the revolutionary and imperial adventures of France, but the situation into art diversified and became blurred. The period 1815-1940 is in European history a time of transitions between past and future, of freedoms but also of severe ideological clashes.
Classical painting, known as academic painting, represents art inspired by the artistic authorities for the aristocratic population and the educated upper middle class. The romantic evolutions take place within this same circle. On the contrary, the impressionist rupture appears not only as a challenge to the academic style, a questioning of the "well-drawn", but also by its mainly landscape themes, without any cultural, historical or mythological references , as a fundamental challenge to the "Great Art".
Impressionism is not only the dilution of the drawing, the approximation in forms, the sketch and the tachism. It is also as for its themes ""an art without culture"," of artists only occupied by the present time and the sensations of the moment. Its origins are popular. And when the people watch a river flow, they don’t see nymphs swimming in it, only fish. Impressionist art is not from an elitist source. He was not born into the high ideological and political spheres of European society. Impressionism is the opposite of the Conceptual Art of the West today. Impressionnisme has a lot in common with our street art. Its dispersed public remains separate and reserved for some time, before reaching quickly all the upper and middle classes of European society.
Post-impressionist painting and especially abstract art clearly appear as much less popular than impressionism, a painting reserved for an intellectualized fringe of society. But at that time, when Paris was the main centre of European art creation, there was no official art, no state art. Post-impressionist creation is spontaneous throughout Europe, free of any direct state interventionism.
Catholic art is in decline not only quantitatively but also qualitatively, because the Church is no longer a major patron, even though a significant part of the population remains Catholic. The Church is no longer career carrier. It is better to contact art dealers. Moreover, the portraits of art dealers replace the portraits of bishops and cardinals. In the particular field of art, this is a small fact, quite simple, but very revealing of a profound change in society.

The situation from the second half of the twentieth century, in the West, changes in that the arts of painting and sculpture are divided, are dispersed into distinct sectors, separate or even opposite, corresponding to social, ideological, cultural and ethnic groups. It is then that separate and reserved arts appear and settle progressively throughout the West.
This evolution begins at the top of the pyramid: this is how an Official Art, highly political and ideological, appeared before the Second World War in the USA, in New York. This Official Art became established after the Second World War throughout the West. An Anti-Art, claimed as such, a Separate Art, Reserved for the political and economic ideological elite: the Enlightened, the Illuminated gathered in their multiple interconnected networks, occulting or discreet. Because it is the "art" of the political, ideological and financial elite, this anti-art, both state and international, imposes itself without any problem, completely without the approval of the peoples. This Non-Art, precisely because it stands against Art, proclaims itself of course revolutionary and democratic. But it is quite the opposite. He established his "installations", a provocative and vomitory mixture of sculpture, painting and everything that one would like, in museums built exclusively for him by the greatest architects in the West. At the expense of the middle and lower classes. It is the Institutional Art of the Great Eye.
At the other end of the social scale appears, also in the United States, later, in the 1960s and following, a popular, underground painting art, street art. A painting that spread throughout Europe, especially from the 2000s onwards. As it expands, Street Art is gradually being regulated by essentially regional and local political authorities, but without being at all an official, centralised, national or international art. It remains a local art, spontaneous, sincere, extremely diverse, reflecting the multiple components of Western society. On the fringes of this phenomenon of Street Art, it is necessary to make way for vandal graffiti. An Anti-Art too, which is very similar to that of the elite by its deep motivations, its ugliness, its absurdity, its allegedly revolutionary will of provocation. The affinity with elite art is such that imitations of these vandal graffiti appear in major state museums such as the Kunsthalle in Vienna, but also in many other Western museums. It is the false complicit and democratic nod of the Masonic elite towards the popular, uninitiated, uncultured base. A nod that also reminds the ruling elite that they must cultivate the demagoguery of the revolutionary spirit. Especially since it is itself a non-revolutionary elite. Very old double language, learned in anti-Catholic and anti-royalist clandestinity.
On the other hand, there exist painting arts, more or less popular, authentic, i.e. not directed from above, without clearly identifiable affiliations, in the entire western commercial sphere. An art represented by many artists and very many private galleries and whose influence is rather local, regional, sometimes national, but only exceptionally extends to the international level and has no official, state character. This Dispersed Art is difficult to define because of its extreme diversity of inspiration and styles. This Dispersed Art is not marginal, it multiplies the Reserves for the most diverse and opposed clienteles. Traditional art or sometimes also proclaimed Anti-Art, its most obvious characteristic seems to be its freedom of invention and existence, in any case as opposed to Institutional Art.
Thus a society with multiple arts appears, very different not only from the medieval society with its unique and univocal art, but even from more recent European societies, up to and including modern art. Certainly not progressing. Evolution, i.e. taking into account new realities, both positive and negative. The negative aspects are obvious, but it is forbidden to underline them. We are witnessing the birth of a caste society and caste arts in the West. This is a clear consequence of the recent multi-ethnic and multicultural nature of European and Western society. The positive aspects are a greater diversity of inspirations and techniques and the possibility of expressions of multiple and opposite sensibilities. The existence of multiple Reserved Arts, Categorial Arts, is not in itself worrying, it is an adapted response, undoubtedly intelligent, to a social situation characterized by the explosion of large communities with univocal and solidary tendencies to the benefit of societies fragmented and even confronted in small groups ethnically and culturally very distinct. It is the false complicit and democratic nod of the Masonic elite towards the popular, uninitiated, uncultured base. A nod that also reminds the ruling elite that they must cultivate the demagoguery of the revolutionary spirit. Especially since it is itself a non-revolutionary elite. Very old double language, learned in anti-Catholic and anti-royalist clandestinity.

On the other hand, Official, Institutional and International State Art is a problem that should not be underestimated or ignored. It is a particular Reserve, signalled, because it is the reserve of the political, ideological and financial elite, whose stated and hidden values it expresses. In these conditions, it is necessary to question the meanings and consequences for Western society as a whole of an ugly, absurd, provocative, botched, sad, uprooted, obsessive and totally artificial anti-art. What values inspire the ideological and political elites of the West, the orderers forces of this Institutional Art?
This is the question inevitably posed by the Official Conceptual Art, the Institutional Art of the Great Eye. And what consequences will these non-values from the top of the pyramid have for the multitude at the base of the pyramid?

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